La Belle Époque 

La revue de la Fédération Horlogère Suisse du XIXème siècle sortait deux fois par semaine. Pour quinze centimes, le lecteur s’informait sur les cours des métaux précieux, notait le nom des consuls dans les contrées où il exportait ses produits et s’horrifiait d’apprendre que les États-Unis s’apprêtaient à augmenter de 300% les droits de douane sur les montres. Aussitôt, ce journal appelait au boycott des marchandises américaines. Néanmoins, le plus captivant réside dans la lecture des réclames. Ces publicités mettaient l’accent sur la rigueur, la précision, la qualité et le respect des délais. Rien n’a changé depuis ! Ces annonces rivalisaient d’ingéniosité avec des textes percutants. Il était de bon ton de magnifier l’image de la manufacture. La confiance envers les produits se gagnait par la puissance du lieu de fabrication. Ces annonces portent le cachet de leur époque. On imagine le typographe, l’ancêtre du graphiste, choisir les polices en plomb pour les reproduire avec minutie, sous le regard ravi du chef d’atelier. Une autre époque